Rendez-vous des disparitions

« Nous qui sommes les héritiers d'une destruction, les enfants de ceux qui, expropriés de leurs commons, ont été la proie non seulement de l'exploitation mais aussi des abstractions qui en faisaient des quiconque, avons à expérimenter ce qui est susceptible de recréer la capacité de penser et d’agir ensemble. » (Isabelle Stengers, 2009, Au temps des catastrophes : Résister à la barbarie qui vient : 75)

Rendez-vous des disparitions est une exposition articulée autour du déploiement de l’altermondialisme au tournant du nouveau millénaire. Il s’agit de revenir sur ce qu’on pourrait appeler un seuil ou une période de rupture. Quels auront été les moments clés de la pensée altermondialiste avant la démocratisation de l’internet ? À l’instar d’un roman mosaïque, comment le langage des arts visuels peut-il nous permettre de reconstruire une histoire à partir d’éléments distincts ?

L’installation met en dialogue deux corpus. D’une part, une série de photographies prises par Jean Lauzon désignant des anarchistes et des punks lors de rassemblements annuels à Melbourne dans les Cantons-de-l’Est de 1998 à 2000 : les Festipunks. Cette série avait initialement été présentée à la Maison des arts Desjardins Drummondville au printemps 2001, en plus d’une tournée dans les églises de Drummondville et de lieux choisis à Montréal et à Trois-Rivières. D’autre part, Guillaume Adjutor Provost propose une série inédite de sculptures documentaires portant sur le traitement médiatique du Sommet des Amériques tenu à Québec en avril 2001. Par leur juxtaposition, les corpus dressent un portrait de diverses attitudes émergeant d’un monde en transformation, entre colère et résistance.